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Depuis l'enfance, j'ai eu la chance de traverser deux mini-dépressions de bonheur et j'attends, tout à fait serein, la troisième. Ca me suffit pour croire en une certaine beauté de la vie et d'avoir le plaisir de tenter de la filmer sous toutes ses formes : arbres, dieux, humains, maisons... et cela à l'heure où l'amour est en alerte. L'innocence, c'est le problème. Le cinéaste a perdu une partie de cette matière de base. C'est si fragile de la repérer chez certains et qu'elle ne se perde pas devant la caméra. Ma reconnaissance va à ceux que vous regarderez à l'écran. Nous avons une parade : notre stock d'images et d'émotions premières est là, caché, mais on peut le repérer comme le printemps dans l'hiver. Il ne nous tire pas vers le passé mais nous ouvre le chemin lumineux du jour à parcourir encore sans modération.
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